Pourquoi attendre d’avoir une maladie grave pour s’exprimer ?

Souvent, on entend ou on peut lire dans certains magazines qui traitent de ce sujet :

« Lorsque j’ai su que j’avais une maladie grave, j’ai décidé de prendre soin de moi, de faire ce dont j’avais envie, ce qui me plaisait depuis que j’étais enfant mais que je ne m’étais pas donné le droit de faire… »

 Mais pourquoi donc attendre, justement ?

Pourquoi, ne peut-on pas, dès notre plus jeune âge, entrer en contact avec ce qui nous fait vibrer ? Parce qu’on ne le sait pas me diriez-vous ?

Je ne crois pas. Les enfants savent très bien ce qui les rend heureux. Seulement, cela ne convient pas aux adultes que nous sommes. Alors, on les fait rentrer dans le moule pour qu’ils correspondent aux normes sociales, surtout qu’ils ne soient pas inadaptés… On se rassure, on pense bien faire. Après tout, on ne s’en porte pas plus mal même si parfois on doute…

Commence alors pour certains enfants la rébellion, les maladies plus ou moins importantes, les troubles du comportement que les médecins et psychologues endorment avec des médicaments.

Les enfants grandissent et s’accommodent tant bien que mal à ce traitement, se résignent et survivent. Ils sont adaptés aux normes sociales mais, leurs émotions, leurs rêves, leurs souffrances ont été brimés, endormis, mal traités. Ils ont bien sur, quelques symptômes comme de l’asthme, des angines, des otites, des allergies, des maux de ventre et que sais-je encore.

Mais les médicaments sont là pour effacer les symptômes et ils deviennent des adultes, de bons petits soldats que la société a formatés.

Et puis, un jour, un échec, un drame, un symptôme de plus et c’est l’explosion. Le corps, l’esprit ou l’âme ne peut plus supporter ce traitement qui dure depuis trop longtemps. Alors, ils décident d’envoyer un ultime message, une maladie grave que nous serons bien obligés de prendre en compte, d’écouter. On se dit à ce moment là, qu’il est temps. Et, en plus on a le droit !! Tout le monde est d’accord. Nos parents, la société, les médecins, tout le monde nous dit que l’on peut enfin s’écouter, que l’on doit.

On peut faire ce qui nous a toujours semblait le plus juste pour nous mais jusqu’à présent c’était interdit.

Maintenant que l’on va peut être passe de vie à trépas, il est temps, on a le droit.

 

C’est génial me direz-vous ?

Vous trouvez ? Vous répondrais-je. Pas moi.

 

Non, je trouve que ce qui serait génial, ce serait de permettre aux enfants d’être ce qu’ils sont. D’exprimer leurs émotions, leurs pensées, leurs envies. Cela ne veut pas dire, je vous entends déjà, les laisser faire ce qu’ils ont envie de faire quand ils le veulent. Non, je vous parle de laisser « Être ».

Il y a quatre grandes émotions que nous vivons quotidiennement. D’autres émotions, bien sur, en découle mais en règle générale ce sont les plus ressenties, les plus constructrices mais aussi les plus destructrices :

– La colère sert à dire stop, non, je ne suis  pas d’accord. Je définie ainsi mon identité.

– La peur dont la fonction première est de nous prévenir d’un danger, de nous emmener à réfléchir avant d’agir, de nous protéger.

– La tristesse, elle, nous permet de faire notre travail de deuil que ces deuils soient infimes comme le choix pour un enfant (choisir entre un ou l’autre de ces jouets m’oblige à renoncer à l’autre : deuil) ou au contraire plus important (déménagement, divorce, décès).

– La joie qui nous permet de communiquer, de partager, d’exprimer son bien être.

Lorsque nous sommes enfants, les adultes nous donnent toujours de bonnes raisons pour justifier le fait qu’ils ne nous laissent pas le droit d’exprimer nos émotions.

« Ce n’est pas beau de se mettre en colère », « cela ne se fait pas », « ne pleure pas, tu es grand maintenant »,  « si tu continues à pleurer pour rien tu vas voir… », « ce sont les bébés qui ont pleurent », « quand on a ton âge on n’a pas peur », « tu es une mauviette », « arrête de rire si fort », « calme toi, tu déranges », « cela se sert à rien de pleurer », etc.

Toutes ces émotions que l’on refoule s’impriment en nous comme de l’encre indélébile sur un tableau blanc. On pense que l’on pas le droit d’exprimer quoi que soit. On se dit que quand on sera grand, on pourra faire et dire ce que l’on a sur le cœur, qu’on sera libre de penser mais tout ce matraquage laisse des traces. Alors, on continu sur le même chemin jusqu’à ce que…

Je vous invite donc à regarder à l’intérieur de vous pour voir qu’elles sont les émotions que vous avez refoulées et qui vous torturent. Regardez-les, acceptez-les et donnez-vous le droit de les exprimer à un ami, un professionnel ou simplement sur une feuille de papier. Tenez un journal sur vos émotions enfouies. Qu’est ce qui fait que vous les avez gardées pour vous, en quoi vous ont-elles empêchées de vous sentir bien aujourd’hui, en quoi est-ce un blocage ? En faisant cela, vous commencerez à vous libérer de vos chaines et à respirer à plein poumon.

Bien sur, ce processus peut être inconfortable par moment aussi bien physiquement que psychiquement mais cela ne durera pas et surtout vous libèrerez votre corps de tout ce poison qui vous ronge.

Et quand vous vous surprendrez à gronder votre enfant parce qu’il se met en colère ou qu’il pleure ou qu’il fait trop de bruit parce qu’il est content pensez que le laisser exprimer ses émotions de façon écologique vous évitera à lui et à vous bien des tracas…

Je reviendrai sur cette « écologie d’expression de ses émotions » dans un prochain article.

N’hésitez pas à me faire part de votre expérience à ce sujet, à me soumettre une question, un doute ou autre. Je prendrai le temps de répondre à chacun de vos messages.

Bien à vous.

Céline Duclos.

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